DEMAIN J’ARRÊTE

-Peinture sur photographie.

-45 jours de travail.

-360 heures de dessin.

-Nombre total d’exemplaires : 50

Un grand Merci à TRANE UV TPK, TWOPY STS, SETH STS CLM, REZO LCF, JACE, OCRE, BIBI VMD 1984 pour leur contribution artistique sur cette œuvre.

Un grand big up à tous les artistes à qui j’espère avoir rendu hommage au mieux avec mes lunettes-loupes, mes markers, crayons, micro-pointes et autre mine de plombs. Vous êtes tous cités dans le dessin.

Une spéciale pour SOAF SWC, SERTY KCA, NASSYO TW VAD 666 et BUGZ pour leur aide historique sur l’histoire du graffiti dans le 13ème.

Ce print s’inscrit dans une série de photographie que j’ai faite sur laquelle je peins. Voici l’histoire de la photo qui remonte à l’année 2019.

Un documentaire auto produit demande de l’audace, à défaut d’argent il en faut une bonne dose pour compenser le manque de moyens. A la recherche du meilleur spot pour faire mon ultime plan du documentaire « Magic Pantonio, la colère de l’héroïsme », je lance une bouteille à la mer sur Facebook :

« Je cherche des habitants vivants (c’est mieux que morts) dans les tours du 13ème pour un documentaire. »

Une amie «taguera» le prénom de Clémence en commentaire, lançant sans le savoir une aventure qui me mène aujourd’hui jusqu’à vous mes chers lecteurs, lectrices.

Lorsque j’arrive sur le balcon de clémence, au 25ème étage de la tour Chambord, boulevard Kellerman, je me prendS une claque phénoménale. La vue est dingue, sur 180 degré j’ai une vision folle du 13ème. Toutes les architectures se mélangent, des tours géantes à l’infini, des immeubles classiques, les olympiades au loin. Les travaux de construction du métro au pied de la tour « Super Italie » haute de 38 étages, la deuxième plus haute de Paris, marquent une époque. Les cumulus en enfilade dessinent dans le ciel crevé de bleu un plafond moelleux au-dessus d’une jungle urbaine qui s’étire à perte de vue. Autrefois considéré comme un quartier du sud parisien sale comme on les aime, son image a été redorée par l’envahissement progressif des façades par des muralistes français et internationaux.

Avant ça, il y a eu une autre histoire de couleurs, celle du graffiti vandale. En venant du 14ème, adolescent, j’ai souvent tagué ce quartier puis connu bien plus tard des crew de ce quartier voisin. Ma ligne de bus, le 62 traversait tant bien que mal tout le sud de Paris de Bibliothèque François Mitterrand jusqu’à porte de saint cloud. C’était toujours un kif de mater nos tags durant les trajets dans ce bus si souvent blindé. Collé comme des sardines, j’y voyais les tags des autres crew : les V13, les CLM, les KCA, les SD, les SWC pour ne citer qu’eux.

Chez Clémence, toujours littéralement hypnotisé par ce panorama indescriptible, il y a tellement d’informations visuels à relever que mes yeux ne savent pas où se poser. Je me recentre en déballant mon matériel et commence à shooter avec ce bon vieux lumix. Je suis venu pour photographier le mural de PANTONIO à qui je viens de consacrer 6 mois de ma vie pour monter son documentaire. Je suis loin, vraiment loin, à plus de 2 kilomètres, donc je me bat avec les téléobjectifs pour obtenir la meilleure photo. Clémence fait son ménage comme si de rien n’était. Tout inconnu que je suis, c’est toujours un peu étrange de m’imposer chez des habitants mais je ne manque pas d’entraînement. Ça fait une dizaine de fois que je sollicite des habitants dans des tours chaque fois différente pour trouver le meilleur angle de capture de son œuvre monumentale. Je raconte cette quête dans ce film : Magic Pantonio, la colère de l’héroïsme.

Je vous mets le lien vers le teaser de ce documentaire :

https://vimeo.com/manage/videos/343207018

Retour en arrière, lorsque j’ai fini ma première photo peinte :

« Blaze Runner », il fallait que je monte le niveau encore d’un cran, la photographie de Jérémy Marais était vraiment forte. 4 ans après avoir pris ce cliché du 13ème arrondissement, elle m’est revenue en pleine tête, tel un flash-back. Ma mémoire est loin d’être celle d’un éléphant mais l’émotion ressentie sur ce balcon a joué le rôle de «marker» visuel.

Sur la composition de cette photographie, le mural de mon ami Pantonio est excentré sur la droite, cela prouve que cette photo a été prise pour le plaisir d’immortaliser cette vue extraordinaire dont l’horizon mène jusqu’aux banlieues du 94. Vous pouvez y distinguer, La tour hertzienne de Chennevières sur Marne, la grande roue de Porte dorée, le rocher de Vincennes etc…

Un livre est en cours d’écriture sur cette œuvre. 

Affaire à suivre. Merci pour votre soutien.